Bande-son. Pas une play-list. Une compil. Spéciale dédicace à toutes les bidouilleuses et bidouilleurs.
On va parler ‘musiques populaires’. Sans encyclopédie mais avec amour.
La Médiathèque. Un truc tellement d’un autre monde que même le nom n’existe plus. Je me souviens quand sur la place de Mons, on devait montrer patte blanche pour emprunter les 33-tours : si l’aiguille de votre tourne-disque n’était pas en parfait état, vous rentriez bredouille. Les collections insondables de la médiathèque, comme un enfant perdu dans la forêt tropicale. Autodidacte jusqu’à l’indigestion.
Le choc, plus tard, rentrant chez moi, à l’écoute des trois cd. J’avais déjà un peu fait le tour des musiques connues, des musiques qui en étaient proches et des musiques classées non loin des musiques proches des musiques connues. J’avais donc demandé qu’on me recommande quelque chose. Quel genre ? Ce que tu veux. Et là, Pierre avait eu l’idée de génie : Kulu Se Mama de Coltrane, Les Noces de Stravinsky et 13 songs de Fugazi. J’avais 15 ans, peut-être 16. C’était donc il y a 28 ans, peut-être 29. Bien sûr copiés sur cassettes, écoutés avec l’intensité dont seuls les ados, les enfants ou les fous sont capables.
En polar, il y a Izzo. Jean-Claude le Marseillais. Trilogie de Fabio Montale. Je retrouve dans ses titres le genre de culture populaire qui me nourrit : Total Khéops, tiré tout droit des rappeurs de IAM, Chourmo, à chercher chez les Massilia Sound System et puis Solea, du flamenco, revisité par le grand Miles.
Alors, un peu en hommage, en m’insérant dans une tradition informelle, parce que j’aime ça, voici une mini bande-son pour mes Poissons volants. Dans l’ordre d’apparition dans le bouquin :
- Mártires del Compás, album Mordiendo el duende (1999)
- Pata Negra, Todo lo que me gusta es ilegal, sur l’album Inspiración y locura (1990)
- Veneno, l’album complet, par Kiko Veneno (1977)
- Flo6x8, rumba catalane anticapitaliste : Esto no es crisis, se llama capitalismo (2012)
- Renaud García-Fons, Cabellera de mi amor, sur l’album La Línea del Sur (2009)
- Los Deltonos, Salud, sur l’album Salud – oui, éponyme – (2015) ou ici, si vous êtes vraiment adepte des captations très, très ‘garage’ au son pourri, ça a son charme…
- The Wailers, I shot the sheriff, sur l’album Burnin’ (1973)
- Ay Carmela, ce grand classique qui donne la chair de poule, dans une version un brin destroy : The Ex, sur le mini-LP 1936, The spanish Revolution (1986)
- Niño de Elche vs. Los Voluble, El Ravero, sur l’EP Raverdial (2016), bien que dans le livre apparaisse plutôt ce spectacle mais sans vraiment de paroles: Rave
- Et pour conclure dignement, Ya no quedan más kojones, Eskorbuto a las elecciones, par Eskorbuto sur leur disque éponyme (eh oui!) de 1986.
Est-ce qu’après ça, j’oserais vous souhaiter une bonne écoute ?